La jeune femme remonta une mèche de cheveux du front de son fils qui dormait paisiblement depuis quelques minutes. Il était si mignon quand il dormait, non pas qu’il ne l’était pas quand il était éveillé, son fils était toujours mignon. Il avait surement hérité de ce gène par son père. Elle sortie sans faire de bruit de la chambre d’enfant et ferma la porte. Se retournant vers son salon, elle observa le … désordre n’était peut-être pas le mot le plus adapté. On aurait dit que l’apocalypse était passée par là. Sasha soupira et se baissa, ramassant et réunissant quelques jouets, afin de ne pas marcher dessus. Elle avait l’habitude que son appartement ressemble à un champ de guerre depuis qu’elle a un enfant. Ce qui était bien avec cet appartement, c’était qu’elle en avait vite fait le tour, il n’était pas aussi grand que celui qu’elle avait avant. C’est sur que sa vie actuelle ne ressemble en rien à celle qu’elle menait auparavant.

Avant, il y avait le luxe. Ses parents étaient tous les deux influents dans leurs domaines respectifs, un père, PDG d’une grande ligne de vêtement et une mère, banquière. Elle n’avait jamais manqué de rien quand elle était enfant et ensuite adolescente. Elle avait intégré l’école pour fille Yu Gwan Sun et y avait passé toutes ses années du collège au lycée; G.G s’était intéressée à elle lors de sa scolarité. Mais la jeune femme avait, après le lycée, intégrée une grande école de stylisme. Elle se doutait bien que cela était quand même un peu du au renom de son père dans le milieu de la mode, mais elle préférait penser qu’elle avait du talent. D’ailleurs, cette école l’aida à s’affirmer, à se trouver son propre style, elle se fichait bien de ce que pouvait dire Gossip Girl dans son blog. Elle était fière de qui elle était et de ce qu’elle faisait, étant littéralement passionnée par le stylisme. Elle sortie de l’école à l’âge de 22 ans, ce qui marqua la fin de ses études et le début des recherches d’emplois.

Après quelques entretiens d’embauche, la jeune femme trouva preneur : un grand magazine de mode l’embaucha. Elle était contente, contente de pouvoir faire ce qu’il lui plait et surtout, elle pourra surement développer sa propre collection au fil des années. Travailler dans un magazine aussi influent ne lui apporta pas que les félicitations de ses parents ou de l’argent, mais aussi une vie sociale bien remplie. Elle participait à beaucoup de fêtes, allant de boîtes en boîtes avec des collègues de travail. Et c’est lors d’une de ses soirées qu’elle le rencontra. Le père de son enfant. Celui qui a été son amant pour une nuit et qui est devenu père pour la vie. Yano Wada. Elle ne le connaissait même pas de nom, il l’avait juste attiré. Dans cette boîte, il se démarquait, il semblait si calme malgré l’ambiance plus que festive dans la salle. Et puis, il ne fallait pas se le cacher, il était beau, très beau. Elle avait eu le coup de foudre pour lui et avait entamé la conversation, avant de se rendre compte qu’entre elle et lui, s’il se passait quelque chose, cela ne durera qu’une nuit. Mais elle s’en contenta parfaitement.

Sauf que quelques mois plus tard, elle remarqua de légers changements. Elle vomissait tous les matins et avait envie de vomir dès qu’elle passait la porte du restaurant du magazine, littéralement agressée par l’odeur de la nourriture, elle avait des sautes d’humeurs de plus en plus fréquemment et se sentait fatiguée constamment. Au final, elle était allée chez le médecin et le verdict était tombé. Elle était enceinte. Sur le coup, on peut dire qu’elle a été … choquée. Elle ne s’y attendait vraiment pas, bon, d’accord, elle avait eu du retard, mais ne s’en était pas souciée. Elle ne savait pas qui prévenir en premier. Le père ou sa famille ? Elle savait très bien qui était le père, n’ayant aucuns autres rapports sexuels après Yano. Elle opta pour le père, après tout, il n’en voudra surement pas de cet enfant, contrairement à elle, elle ne pourra jamais faire de mal à un être si petit qui vivait désormais dans son ventre. Elle fut agréablement surprise par sa douceur et sa prévoyance du jeune homme, il ne voulait pas qu’il avorte lui aussi. Elle qui pensait qu’un jeune homme de 18 ans ne voudrait pas s’alourdir avec un enfant; elle fut surprise, mais contente.

Il avait pris ses responsabilités et avait payé tous les frais médicaux. Il était devenu son seul soutient. Oui le seul, tout simplement parce que sa famille, très conservatrice, lui avait demandé d’avorter dès qu’elle leur avait appris sa grossesse. Elle avait coupé les ponts et ne s’en portait pas si mal. Elle déménagea de l’appartement que lui payait alors ses parents et en prit un autre, plus petit. Lors de sa grossesse, elle avait également fait une promesse au jeune homme, elle ne devait jamais révéler l’identité du père de son enfant, puisque celui-ci était l’héritier de la famille Wada, ce qui faisait de son fils, un enfant illégitime. L’après-accouchement a été un peu pénible. S’occuper d’un enfant, c’est changer tout son mode de vie, sa façon de voir les choses et de les faire. Mais, elle ne s’était jamais vraiment plainte. Tout d’abord parce que son fils Hyun Min était maintenant sa petite merveille, la personne qu’elle devait protéger le plus au monde, mais de plus, le père de l’enfant avait été très présent et toujours disponible pour elle. Elle n’aurait pas pu avoir un meilleur père pour son fils.

D’ailleurs, rien qu’à voir l’air enjoué et les yeux pétillants de son fils quand il voit son père, ne pouvait mieux confirmer son opinion. Et puis Hyun Min le réclamait sans cesse. Elle était contente que son enfant puisse profiter de son père. Et elle dans tout ça ? Elle sait très bien qu’ils ne seront jamais un couple, mais mieux qu’un mari, elle a gagné un ange gardien. C’est en tout cas comme ça qu’elle le voit. Sans lui, elle n’aurait surement pas les moyens d’élever correctement son fils, elle sait qu’il travaille dur pour l’aider et ne peux que le remercier et éprouver une profonde tendresse pour lui. De plus, de temps en temps, il le garde chez elle, lui permettant de prendre soin d’elle et de se retrouver seule, sans responsabilités, le temps de quelques heures.

Sasha s’affaissa dans le canapé. Cela faisait un an et trois mois que Hyun Min était née et elle ne regrette en rien de l’avoir gardé. Elle avait du reprendre son travail, il y a quelques mois et avait du engager une baby-sitter pour garder son fils, Yano et elle, n’étant pas tout le temps présent, puisque l’un est à l’université et l’autre, travaille. La jeune femme ferma les yeux, elle devait penser à commencer à apprendre à son fils à ne pas appeler Yano par le mot « papa », c’était bien trop risqué, quelqu’un pourrait découvrir tout ce qu’ils avaient mis tant de mal à cacher depuis un peu plus d’un an. Sa dernière pensée qui lui traversa l’esprit avant de s’endormir, fut de ne pas oublier que demain, elle devra préparer Hyun Min assez tôt puisque devant travailler plus tôt que d’habitude, elle allait devoir le confier à la baby-sitter.