Devenir un princesse, il va de soit qu’il arrive à tout moment qu’une jeune fille souhaite l’être. Après tout, n’y a-t-il pas plus grand bonheur que de se sentir aimer et choyer par ses sujets et sa famille ? Non, n’est ce pas ? Soo Eun n’a point échappé à cette règle et n’en déplore toujours pas les conséquences que cela a pu avoir sur la construction de son caractère d’aujourd’hui. Comme bon nombre de princesse d’aujourd’hui, elle est née avec ce qu’on nomme souvent « une cuillère en argent » entre les lèvres. Sa vie n’était alors paramétrée qu’à faire en sorte que son bien être naturel ne soit que plus parfait quand bien même n’avait-elle peut être pas méritée cela. Après tout, qui regarde si une princesse mérite ou non tous les louanges qu’on met à sa disposition ? Personne, ne ?

Quant à elle, elle se trouvait l’heureuse héritière d’une boite d’informatique, spécialisée dans la conception et réalisation de jeux vidéo. Son père avait monté cette entreprise quelques années auparavant sa naissance et avait de cette dernière un empire non négligeable. Afin de s’assurer une pérennité de vie, il s’était fiancé et mariée à sa secrétaire, qui allait devenir sa mère. Un mariage des plus banaux pour une famille de nouveaux riches, qui se trouvaient être l’élite séoulienne. Malgré ce monde rempli de prince et de princesse usurpateurs de trônes, elle fut un cas à part car elle n’était pas comme ses autres camarades d’école. Atteinte dès la naissance par une atrésie pulmonaire, elle passa la majeure partie de son enfance dans les services réservés aux enfants en maladie longue. A vrai dire, elle n’a que très peu de souvenirs de l’époque, si ce n’est que c’est qu’à son quatrième anniversaire qu’elle avait pu avoir l’occasion de frôler pour la première fois les cordes de son violon grâce à son archer. Très rapidement cet instrument était devenu son ami, ne se lassant pas d’en jouer pour faire écouler le temps plus rapidement qui semblait filer si longuement lorsque son grand père ou sa grand-mère ne venait pas la voir. Ses parents ? Juste des noms qui s’affichaient souvent sur les papiers officiels mais à vrai dire, elle ne les voyait pas trop, peut être une fois par semaine. Ce que faisait son père ? Il travaillait. Sa mère ? Sans doute avait-elle du mal avec les hôpitaux ou avait-elle également un amant ? Que pouvait-elle en savoir.

A ses yeux, ses parents se trouvaient être ses grands parents. Des personnes simples, vraies qui lui apprirent les vraies valeurs de la vie. Ils semblaient résolument déçus de voir ô combien leur fille avait perdu les valeurs qu’ils lui avaient inculqués. Cela n’avait fait que creuser la différence et l’éloignement entre les deux femmes après l’opération qui lui permit d’avoir une vie normale. Elle se passionna rapidement pour la danse, le chant et la musique. Tous ses moments libres passés à l’un de ses arts ayant une réelle prédilection pour le chant et la musique. Dès son plus jeune âge, elle était motivée que par une seule obsession, excellait et être reconnue pour son talent. Elle ne comptait jamais les heures passées à se perfectionnait et ses efforts finirent par être récompensé puisqu’elle entra à l’âge de treize ans dans une boite de production en que trainee. Elle dut prendre un style de vie totalement différent de ses autres camarades. Entre les cours à l’école, les cours en groupe et privés à l’agence et ses devoirs, les journées filaient si rapidement qu’elle finit par s’exclure elle-même de ses camarades sans l’avoir réellement désirée. Elle mentirait si cela ne l’avait pas peiné mais que pouvait-elle y faire après tout ? Elle s’était faite de bons amis là bas également et ce petit train de vie lui convenait aisément.

Seulement la pression, la fatigue s’ajoutant à son histoire d’amour qui n’avait point de sens à ses yeux désormais. Cela avait été autant d’éléments qui s’étaient ajoutés à la disparition de ceux qu’elle considérait comme ses parents alors qu’elle se préparait pour ses premières sélections. Complètement dévastée, déboussolée, elle arrêta tout quand bien même son être désirait poursuivre la voie qu’elle s’était toujours contrainte de suivre. Cette période durant presque un an, jusqu’à que son meilleur ami ne vienne la tirer de sa léthargie pour la ramener à la vie. Elle commença doucement à croire de nouveau à son souhait, poussée cette fois ci par un besoin indescriptible de vouloir prouver qu’elle pouvait le faire. Remonter à bloc, elle ne supporta nullement le chantage que ses géniteurs lui firent lorsqu’elle se décida à reprendre. Reniée, sans toit, elle trouva vite refuge chez sa tante dans les quartiers modestes de la ville. Cette période ne fut pas aisée pour elle, mais grâce à plusieurs rendez vous avec le directeur de son ancien lycée, elle parvint à avoir la bourse qui était attribué aux élèves ayant les meilleures notes et qui n’avaient pas les moyens de payer les frais de scolarité.

Cela fait désormais plus de deux ans qu’elle vit ainsi entre l’agence, la maison de sa tante et l’école. Cela est loin d’être reposant pour elle mais elle tâche de tenir bon, d’être à la hauteur de cette bourse qu’on lui attribut si généreusement. Elle ne regrette en aucun cas les décisions qu’elle a faites, elles les assument et tâchent de s’en montrer digne. Au fond elle n’est peut être aussi différentes que les autres princesses de son monde mais au moins elle est sure d’une chose : c’est que son destin se trouve entre ses doigts et que c’est elle qui mène le jeu.