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 stell dir vor. (heath)

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MessageSujet: stell dir vor. (heath)   stell dir vor. (heath) Icon_minitimeLun 14 Nov - 10:03

Aloïs déposa le téléphone sur son socle en silence, dépité. Sa mère venait de lui raccrocher sèchement au nez en lui demandant d’arrêter d’appeler à la maison. Elle n’avait même pas accepté de lui passer son père. À force, il avait prit l’habitude de ne pas lui demander de le laisser parler avec sa sœur, qu’il appelait sur son portable à la place, tant les crises qui en résultaient le mettaient mal à l’aise. Tout seul dans son petit appartement soigneusement rangé, appartement que papa était obligé de payer pour lui puisque sa mère l’avait flanqué à la porte, il en venait encore à se poser la même question: ai-je encore vraiment une place dans cette famille ? Rien n’était moins sûr, et il le savait bien. Parfois, il se disait qu’il s’en fichait, qu’il ne voulait plus rien à voir avec eux. Mais il se voilait la face, bien entendu: c’était tout de même sa famille, et il y tenait. Peut-être son affection pour sa mère était ressortie de tout cela amoindrie, mais il l’aimait toujours. Il n’avait jamais cessé d’aimer son père, qui s’était démené pour lui garantir une vie confortable même loin de la maison. Et sa sœur… eh bien ma foi, il l’aimait plus que tout. Aloïs ne l’avait pas revue depuis deux ans. Sans doute ne peut-on pas dire avec assurance qu’il n’en était plus amoureux, mais quelque part au fond de lui, il avait conscience que leur séparation avait brisé quelque chose. Un lien très fort qu’il y avait entre eux s’était abîmé en l’espace d’une soirée. Le garçon n’était pas idiot, tout serait différent maintenant. De toute évidence, la faute lui en revenait entièrement, ce qui ne l’aidait certainement pas à se sentir mieux dans toute cette histoire. Coupable, il l’était, assurément. Après, était-il prêt à se détacher de ses liens avec sa famille pour une chose pareille ? Deux ans d’exil ne suffisaient-ils pas pour le punir de son pêché ? Aloïs, bien que doté d’une bonne volonté exceptionnelle, ne comprenait pas d’où sortait l’acharnement de sa mère à le faire oublier de tous. Il n’y avait pourtant pas eu mort d’homme, n’est-ce pas ?

Il remarqua qu’il avait toujours le combiné dans la paume et en décolla celle-ci pour venir se la passer dans les cheveux en soupirant. D’un regard, il balaya son salon bien ordré, trop ordré. L’envie de renverser tables, plantes et canapé l’aurait sans doute prise s’il n’avait pas été aussi fatigué qu’il ne l’était en cet instant. Avec mollesse, Aloïs traîna les pieds jusqu’à sa salle de bain et alluma le robinet de la baignoire, puis en boucha le trou d’évacuation. Il revint dans le salon pour allumer la télévision, zappant jusqu’à la chaîne d’informations. Rien de bien passionnant, mais ça allait lui permettre de se distraire jusqu’à ce que son bain soit prêt. Nous étions samedi, et le samedi, à part quelques devoirs qu’il finissait généralement très rapidement, notre jeune allemand n’avait rien à faire. En fait, la plupart du temps, il s’ennuyait mortellement les weekends; contrairement aux autres jeunes de son âge, il n’aimait pas trop sortir pour faire la fête le soir, et ce n’était, de manière automatique, pas lui qu’on appelait pour aller se promener en ville. Oh, ça arrivait bien de temps en temps qu’un petit original de sa bande de copains du lycée pense à lui, mais tellement rarement qu’il ne se souvenait même plus de la dernière fois que ça s’était produit. Aloïs était un garçon sociable, là n’était pas le problème: sociable, mais un tantinet coincé. Coincé, pas timide, j’entends, si vous saisissez la nuance. Il n’avait aucun problème avec les nouvelles rencontres et parler en public ne le gênait pas plus que ça; son seul souci était de parvenir à s’amuser sans penser à rien. S’amuser sans penser aux conséquences, ni sans s’occuper de savoir s’il allait avoir l’air ridicule ou non lui était parfaitement impossible. Dans sa petite tête, il fallait tout calculer, parce qu’il n’avait pas confiance en lui. Forcer ses sourires ne le mènerait à rien, et il le savait, mais c’était plus fort que lui: Aloïs n’était absolument pas capable de s’amuser simplement. On le lui reprochait souvent, mais ses efforts pour s’améliorer ne servaient strictement à rien, malheureusement.

Il patienta une vingtaine de minutes, ou peut-être plus, avant de retourner dans la salle de bain, d’arrêter l’arrivée d’eau et de se déshabiller rapidement pour se glisser dans la baignoire. L’eau était presque un peu trop chaude, mais il en aurait ronronné de plaisir s’il y avait seulement pensé. Doucement, avec des gestes lents mais surtout très fatigués, il ramena ses jambes près de sa poitrine et passa ses doigts dans la mousse blanche. Aloïs la palpa du bout des doigts avec un petit sourire, puis laissa retomber sa main dans l’eau. Son dos heurta le rebord de la bassine de luxe, et il poussa un profond soupir, faisant s’envoler quelques bulles tout autour de lui. Le bain lui faisait du bien. À vrai dire, il n’en avait plus prit depuis longtemps par manque de temps: la douche était bien plus rapide. Pourtant, d’un naturel pudique - super pratique lorsqu’on est dans l’équipe de volleyball du lycée et qu’il faut se changer devant les autres garçons, n’est-ce pas ? - Aloïs aurait volontiers privilégié les longs bains aux courtes douches qui le gênaient, même lorsqu’il était seul. Bref, était-ce vraiment intéressant de savoir s’il préférait mariner pendant des heures ou seulement s’asperger d’eau ? Non, pas du tout. En tout cas, Aloïs profita de rester dans l’eau pendant trois bons quarts d’heure, à patauger comme un poisson dans la mer, puis s’extirpa à contrecœur de sa piscine miniature afin de se sécher et de se rhabiller soigneusement. Le miroir lui renvoyait une image embuée de lui, un linge négligemment jeté sur la tête pour essorer ses cheveux, quelques mèches brunes glissant devant son visage nerveux. Oui, voilà, nerveux était un terme parfait pour décrire Aloïs: certes, c’était un gentil garçon, mais toujours stressé, toujours à courir dans tous les sens pour telle ou telle chose, en perpétuelle quête de quelque chose qu’il ne parvenait visiblement pas à trouver.

Soupir. Enfin tout propre, le jeune homme sortit de la salle de bain, ne sachant plus que faire pour s’occuper. L’appartement était déjà nettoyé et rangé de partout, dans ses moindres recoins: l’aspirateur avait été passé soigneusement à deux reprises, les vitres lavées, le carrelage ciré… la lessive était faite, le lave-vaisselle vide, la cuisine nickel. S’il avait été une femme mariée - faites preuve d’un peu d’imagination voyons - personne n’aurait pu prétendre qu’il n’était pas une bonne ménagère. C’est cet instant précis que la sonnette choisit pour résonner. Aloïs sursauta de tout son corps tant il ne s’attendait pas à ce que quelque chose vienne troubler le calme de mort qui régnait dans son appartement. Il s’approcha de la porte et l’ouvrit légèrement pour regarder qui venait le voir si soudainement, avant de l’ouvrir tout grand en apercevant le nouveau venu. « Hyung ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » s’étonna-t-il en s’effaçant pour laisser Heath entrer. Heath était de trois ans son aîné. Cela faisait maintenant quelques années qu’Aloïs le connaissait - depuis qu’il était arrivée en Corée, à vrai dire - et le contact avait tout de suite bien passé entre eux. Heath s’occupait bien d’Aloïs, et Aloïs, qui n’était pourtant pas du genre à laisser les autres tout faire pour lui, aimait beaucoup se laisser chouchouter par lui de temps en temps. Il retira la serviette de ses cheveux et la glissa sur ses épaules pour empêcher ses mèches encore mouillées de tremper son pull, puis referma la porte derrière son ami en silence. « Je viens de prendre un bain, fais attention où tu mets les pieds, j’en ai mis partout. » Sourire honnête. Pour illustrer ses dires, il passa sa chaussette dans une petite flaque d’eau pour la faire disparaître. Il l’invita d’un geste de la main à s’installer au salon. Ce n’était pas la première fois qu’il venait chez lui, mais ce n’était pas particulièrement fréquent non plus, ce qui forçait Aloïs à se dire qu’il avait peut-être besoin de lui parler. Pourquoi n’avait-il pas appelé avant de venir, d’ailleurs ? Ce n’était pas comme s’il pouvait être certain qu’il serait à la maison à cette heure… quoique, Aloïs était plutôt prévisible quant à son horaire de weekend puisqu’il ne faisait jamais rien d’extraordinaire. En tout cas, normalement, Heath avait l’habitude de le contacter avant de se pointer à l’improviste chez lui. Il déposa son linge sur une chaise pour le faire sécher et interrogea Heath du regard, curieux. Que lui voulait-il si soudainement ?



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MessageSujet: Re: stell dir vor. (heath)   stell dir vor. (heath) Icon_minitimeLun 21 Nov - 8:31


Ses paupières pesaient lourd ; son regard était voilé par le sommeil et l’ennui. Avachi dans son siège de velours rouge, Heath regardait vaguement ce qu’il se passait devant lui, les yeux mi-clos, se réveillant avec surprise lorsque sa tête glissait sur le côté. Cela faisait des heures qu’il était coincé dans ce théâtre, contraint à suivre une pièce d’opéra qui ne l’intéressait guère. Il avait l’habitude de sortir avec ses parents. De participer à ces milliards de soirées mondaines où chacun ne faisait que parler politique, argent et puis encore politique. A la longue, Heath ne s’y ennuyait même plus. Contrairement à beaucoup de ses semblables qui n’y trouvaient nul intérêt, il lui arrivait de se sentir concerné par tout ce qui était dit. Après tout, un jour, il allait certainement succéder à son père dans sa petite – grande – affaire. Alors quitte à le faire, autant s’y mettre le plus tôt possible, non ? Quoiqu’il en soit, Heath était encore jeune, et il ne fallait pas trop lui en demander. Certes, les repas entre vieux copains, ça pouvait être sympa, quand on y réfléchissait. Mais être assis, à regarder il ne savait quelle prima donna, cantatrice à ses heures perdues, et dont il n’avait surtout rien à faire, c’était un peu too much pour le joueur de baseball. « Entre les goûts et les couleurs, il n’y a pas à discuter », pour sûr. Mais que quelqu’un daigne lui dire quel plaisir il y avait dans le fait d’écouter une soliste hurler des paroles incohérentes plutôt que de pousser véritablement la chansonnette. Tout ce que cette sombre idiote avait réussi à faire, c’était lui casser les oreilles et lui donner un profond mal à la tête. Peut-être devrait-il songer à filer en douce ? Avec un peu de chance, son père ne remarquerait pas grand-chose et Heath, quant à lui, pourrait enfin profiter du calme et du silence de la nuit, loin de cette immense salle où résonnaient les cris de cette folle. Alors, avec une grande délicatesse, il tapota l’épaule de son père, ce dernier se penchant vers lui, le regard toujours rivé vers la scène. « Je vais aux toilettes, j’ai mal au ventre. » M. Kwon fit un mouvement imperceptible de la tête, avant de se redresser, n’accordant d’ores et déjà plus aucune attention à son jeune garçon. Mais Heath ne s’en formalisa pas et se leva, passant la discrète petite porte de leur loge.

Il va peu sans dire qu’il s’agissait là d’une immense libération pour le jeune homme. Il inspira un grand coup, comme s’il venait de sortir de l’eau après avoir été en apnée pendant une durée indéterminée, ses bras se levant au ciel pour accompagner son inspiration, jusqu’à ce qu’il finisse tout d’un coup par décharger la bombe. Heath ébouriffa alors ses cheveux, lassé par cette coiffure bien trop guindée pour sa personne. Là encore, ils y étaient allés un peu trop fort, ses parents, mais pouvait-il réellement leur en vouloir ? Au moins, lorsqu’ils sortaient ensemble, ils faisaient attention à lui. Si son costume n’avait aucun pli, ses chaussures étaient bien cirées, ses cheveux bien ramenés en arrière sans aucune mèche folle. Il en venait presque à demander s’il n’aimait pas ces moments-là. C’était sans doute mieux que rien, à ses yeux. Heath ne pouvait prétendre à avoir eu le luxe de bénéficier d’une quantité illimitée d’affection pendant son enfance. On s’était chargé de son éducation, on lui avait trouvé des loisirs. De quoi combler n’importe quel garçon de son âge. Mais si ce n’était pas en public et pour faire bonne figure, les moments où il avait eu droit à des câlins ou à une quelconque autre marque d’affection se comptaient sur les doigts de la main. Heath ne savait pas trop non plus s’il devait s’en sentir malheureux ? Non, non, assurément. Il avait passé l’âge pour toutes ces choses. Il était plutôt à la période où on commence à se rendre compte du nombre de « déficiences » que cela a pu engendrer. Que cette enfance sans affection a pu engendrer. D’après Sigmund Freud, trop d’affection reçue pendant l’enfance créait des maniaques une fois l’âge adulte attend. Lui, alors, où pouvait-il bien se situer ? Nulle part, nulle part. De toute façon, tout cela avait été décidé à sa naissance, semble-t-il. A sa procréation, même. Enfant illégitime, il n’était destiné qu’à être considéré comme un bâtard, un mec qui finirait sans doute sa vie en étant alcoolique, junky, totalement dépravé.

Heath marchait dans les rues de Séoul, sans aucune réelle destination. Son regard était rivé sur le trottoir, et il faisait juste assez attention pour ne pas se faire écraser par une voiture. Il se laissait juste guider par le fil de ses pensées, qui, bien que peu joyeuses, lui restaient déjà plus agréables que cette satanée cantatrice. En fait, cela ne le déprimait guère. Il s’y était « habitué ». C’était peut-être ce qu’il y avait de malheureux dans son histoire. Il « s’habituait » à tout, sans réellement chercher à faire quelque chose pour améliorer sa condition ou au moins, son état d’esprit. Certainement à cause de son enfance, il ne faisait guère attention à lui-même, enfin, pas dans le sens auquel on pourrait l’entendre à un premier abord. Bien sûr qu’il était toujours tiré à quatre épingles. Bien sûr qu’il passait des heures dans sa salle d’eau, à se baigner de parfum et à raser chaque recoin de son visage au millimètre près. Il était toujours propre, bien habillé, le regard haut. Mais à l’intérieur, au fond de lui, c’était tout autre chose. Oh, il resplendissait de confiance et se serait mentir que dire qu’il n’appréciait pas d’être aussi intelligent. Mais … Il avait été atteint pendant si longtemps par cet espèce de masochisme psychologique qu’aucun stimulus de douleur ne semblait plus avoir aucun effet sur lui. Heath voyait dorénavant les choses d’un angle las et affligé, quasiment aigri à son âge. Comme s’il se disait qu’après tout ce qu’il avait entendu, vu et vécu, il ne pourrait certainement il n’y avoir rien de pire. Le jeune Kwon se sentait même prêt à faire l’un de ces pèlerinages qui n’arrivent qu’en fin de vie. Oh, mais c’était bien bête, Dieu, dieux ou déesses, il ne savait plus à quoi ça pourrait ressembler, et c’était tant mieux.

Une musique s’éleva sur sa gauche et attira son attention. C’était bien vieux, mais ces trots étaient tellement plus rigolos que ces musiques de solistes. Sa tête se balançant en rythme avec la musique, il entra dans le petit sushi bar, ne manquant pas de faire une petite révérence de politesse au vendeur. Heath avança d’un pas assuré, et se posta devant les menus placardés en haut du mur, et réfléchit alors à ce qu’il pourrait bien prendre. Il y avait tellement de choix … Mais. Une idée lui traversa l’esprit. Bizarrement, il ne ressentait pas l’envie de rester là, tout seul, à comater sur un fond musical datant de la préhistoire. Il choisit alors quelques plats au hasard et fila rapidement, sans prendre la peine de prendre la monnaie qui lui était due. Après quelques minutes de marche rapide, il se retrouva dans le quartier de Gunja-dong, mais ne s’attarda pas dans l’admiration des bâtiments qui l’entourait. Non non, il avait déjà mieux à faire. Encore un instant un instant plus tard, il franchit les immenses portes d’un immeuble, proportionnelles à sa taille, saluant d’un vague signe de tête le gardien de l’immeuble. Il le connaissait déjà bien et puis, ce n’était qu’un gardien ; nul besoin de s’attarder dans aucune convenance que ce soit.

Premier étage.

Troisième étage.

Cinquième étage.

Seizième.

Dix-huitième.

Lorsqu’enfin, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, et qu’il en sortit, Heath se demanda soudainement ce qu’il était venu faire là. Son pas, léger jusqu’alors, sembla s’alourdir, comme tenus par des masses de plusieurs kilos. Voyons Heath, ce n’était qu’Aloïs. Que ce petit Jung Aloïs. Il s’humecta les lèvres, reprenant quelque peu de courage, et parvint enfin à sa porte. Qu’est-ce que tu pourrais bien lui dire Heath ?

Il sonna.

Bon sang.

Le jeune homme soupira. Ce n’était pas son genre de perdre contenance. Ce n’était pas son genre de paniquer. Ce n’était pas son genre d’avoir peur. Et ce n’était certainement pas ce jour-là que ça allait commencer. Il redressa son buste, leva le nez, jusqu’à ce que ce, quelques secondes plus tard, Aloïs vint enfin lui ouvrir la porte. Et il déglutit. Putain. Lui qui ne disait ni pensait aucune insulte, voilà qu’il se dévergondait. Pouvait-on réellement lui reprocher de se sentir soudainement décontenancé face à la dégaine de son homologue ? Non, bien sûr ! Les yeux quelque peu écarquillés, il ne put s’empêcher de suivre du regard cette petite goutte d’eau qui glissait le long de son visage, avant de se perdre dans son cou. Ses yeux papillonnèrent, et il ne prit même pas la peine de répondre à la question de son jeune ami, encore un petit peu retourné. « Je viens de prendre un bain, fais attention où tu mets les pieds, j’en ai mis partout.» Là alors, il baissa la tête vers le sol, et grimaça, son regard voyageant du sol à ses belles chaussures cirées – qui, nous n’en doutons pas une seconde, ont certainement coûté les yeux de la tête – avant de hocher la tête. « Euh. Je pense que je vais enlever mes richelieus tout de suite, sait-on jamais hein. » Il se pencha alors, délaçant ses chaussures avec une grande délicatesse, car il était hors de question pour lui de les enlever à la va-vite avant de les balancer dans un recoin perdu. Heath finit par les poser sur une petite étagère dans l’entrée, puis suivit son hôte sur la pointe des pieds d’abord – histoire d’éviter les gouttes d’eau – puis, lorsqu’il s’éloigna, d’un pas tout à fait normal. Il mit un peu en hauteur le sachet qu’il avait dans la main, afin qu’Aloïs le remarque, puis le posa sur la petite table du salon. « Désolé d’être arrivé à l’improviste, je n’avais pas prévu de venir. » Bien loin de ces jeunes bourrins qui s’avachissent sur un fauteuil sans aucune classe, Heath s’y assit avec lenteur, en posant sa main sur ses genoux, jusqu’à finalement se lâcher. Un garçon rigide, pouvait-il être parfois. « J’étais à l’opéra, avec mes parents. Mais je m’ennuyais. J’ai mimé une diarrhée, et j’ai filé. Mon chemin jusqu’aux toilettes m’a mené chez toi. » Il eut un sourire, pas très sûr de maîtriser l’art des bonnes blagues. Il allongea son bras sur le haut du fauteuil, et fit signe de la main à Aloïs pour qu’il vienne s’assoir à côté de lui. Heath croisa les jambes, et pointa alors d’un geste du menton son petit sachet blanc. « J’ai acheté des sushis. J’avais encore faim, malgré tout ce que j’ai pu ingurgiter au cours de la soirée. Je me suis dit que … Ce serait sympa, de manger tous les … deux. »



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MessageSujet: Re: stell dir vor. (heath)   stell dir vor. (heath) Icon_minitimeDim 27 Nov - 5:48

Son bain avait rendu Aloïs quelque peu comateux. La vapeur avait dû lui monter à la tête, ou quelque chose comme ça, car il se sentait particulièrement reposé et serein. Fait plutôt rare pour lui, puisque le jeune homme était un de ceux qu’on pouvait facilement qualifier de « stressés de la vie ». En effet, Aloïs voulait toujours tout faire en même temps, essayait de penser à tout durant toute la journée, avait à se tasser dans les coins lorsqu’il sortait de chez lui pour qu’on ne le remarque pas, s’inquiétait du moindre détail inhabituel dans son environnement, prenait peur pour un rien… et la liste était encore longue. Très longue. Particulièrement nerveux, il ne se sentait jamais en paix, ayant perpétuellement quelque chose à faire ou étant subjugué par un flot de gênes qu’il ne parvenait pas à maîtriser. Bref, tout ça pour dire qu’avoir trempé dans l’eau chaude comme un légume bouilli le faisait se sentir plus léger et assez heureux. De bonne humeur. Comparé à plus tôt dans la journée, après son coup de fil à sa famille qui s’était achevé plus sèchement qu’il ne l’aurait désiré, Aloïs se sentait désormais prêt à reprendre le sourire. Et pour sublimer le tout, Heath, son cher hyung qu’il appréciait tant, venait lui rendre une visite-surprise. Aloïs était très heureux de le voir, quand bien même n’avait-il pas prévenu de son arrivée: ce n’était pas comme s’il était très occupé à quelques chose d’important en ce moment-même. Au contraire, s’il n’avait pas subitement fait apparition dans son appartement, sans doute que le plus jeune aurait passé sa soirée à dormir où à zapper les chaînes ennuyantes de la télévision, las. Il avait offert un grand sourire à Heath lorsqu’il lui avait ouvert la porte et continuait encore maintenant de sourire de toutes ses belles dents blanches après l’avoir poliment invité à entrer. Il venait troubler le calme morne de sa journée, ce pour quoi Aloïs ne savait comment se montrer assez reconnaissant. Ç’avait toujours été un garçon poli qui se sentait redevable de tout ce qu’on lui donnait; il ne se sentait nullement forcé de dire « merci » à longueur de journée tant il lui semblait évident d’avoir à le faire.

Heath ôta ses chaussures brillantes, et ce n’est qu’à cet instant que Loïs remarqua qu’il portait un costume élégant, comme s’il avait participé à une fête mondaine avant de venir le voir. Le costar allait bien mieux à son ami qu’à lui, mais ce n’était pas une surprise: Aloïs n’aimait pas porter ce genre de vêtements. Depuis tout gamin, il persistait à se trouver des ressemblances extravagantes avec les pingouins lorsqu’il en mettant, ce qui lui en avait presque donné la phobie. Ce n’était qu’en de très rares occasions - mariages, enterrements, ce genre d‘évènements - qu’il avait vraiment à en porter, de toutes façons. Si les choses ne tenaient qu’à son père, sans doute aurait-il encore été convié aux fêtes auxquelles participaient souvent ses parents, des fêtes durant lesquelles ils rencontraient plein de beau monde, mais sa mère s’arrangeait bien pour qu’on oublie de le convier. Ou bien, on l’envoyait à tel ou tel endroit, seul, pour représenter la famille dans le but de montrer leur sympathie à l’hôte sans avoir à venir eux même et surtout, à le croiser. Eh oui, Aloïs ne voyait sa mère que tous les tremblements de terre et sa sœur… il n’avait jamais la chance de la voir nulle part. En revanche, il voyait parfois son père, qui venait chez lui pour lui rendre visite et s’assurer que tout allait bien pour lui. C’était une personne juste et droite: sur ce point, les cultures de ses parents s’étaient inversées. L’Européenne qui aurait dû accepter bien plus de choses que l’asiatique se retrouvait particulièrement figée sur de solides principes alors que son cher papa voyait les choses de manière bien plus large. C’était tout de même agréable pour Aloïs de savoir qu’il y avait encore quelqu’un ici bas qui tenait à ce qu’il réussisse dans la vie malgré son « erreur de jeunesse », comme son père qualifiait ses attirances pour sa sœur. Bien entendu, l’homme n’avait jamais été satisfait de cette situation, mais au contraire de sa femme, il avait sagement décidé de ne pas en faire tout un plat pour éviter de faire souffrir ses enfants inutilement. Jamais le petit Aloïs ne lui serait suffisamment reconnaissant pour cela, bien qu’il avait de manière générale parfois beaucoup de haine envers ses deux parents: mais la plus forte concentration de sentiments négatifs s’envolait tout de même en direction de sa vilaine mère pincée. C’était dramatique pour lui d’avoir à en arriver là puisqu’il avait toujours aimé sa famille plus que tout. Malheureusement, tout change un jour, et il l’avait apprit à ses dépends avec plus de douleur qu’il n’en aurait fallu.

Aloïs avait poliment invité Heath à entrer dans son appartement, un Heath qui entrait à présent prudemment dans son salon en évitant de mettre les pieds dans les flaques d’eau qu’il avait laissées. Ma foi, elles sècheraient toutes seules: maintenant que le jeunot avait de la visite, il n’allait certainement pas la délaisser pour passer la serpillère ! Le fait que son ami s’excuse d’être passé sans prévenir le fit rire, lui arrachant un petit haussement d’épaules ainsi qu’un sourire franc. « Oh tu sais, je me suis ennuyé toute la journée… je suis donc bien content que tu viennes me sortir de ma torpeur ! » Aloïs le suivit des yeux lorsqu’il s’installa avec précautions sur le canapé. Il ne trouvait pas Heath rigide ni quoi que ce soit de ce genre: selon lui, le jeune homme était davantage un être respectueux qu’un simple garçon coincé de partout. Du moins, ce n’était pas l’image qu’il avait de son hyung, et cette image qu’il nourrissait de lui n’avait nullement besoin de changer: il l’aimait comme ça, après tout. Quand bien même pouvait-il être un peu étrange parfois. Le renié était resté à l’entrée du salon pour l’écouter lui expliquer que ses parents l’avaient menés à l’opéra et qu’il avait mimé un malaise pour pouvoir s’en échapper. L’idée était bonne. C’était tout Heath, songea-t-il en hochant la tête pour lui-même en souriant. Il avait toujours des idées farfelues, ce qui faisait de lui un personnage des plus intéressants. Loïs aimait les gens particuliers, étranges. Comme tout le monde, me direz-vous, mais de sa part, c’était différent: lui qui se sentait rejeté par la plupart des autres adolescents - adultes dans le cas de sa famille - prenait un plaisir fou à rencontrer des personnes plus bizarres les unes que les autres. Je m’égare du sujet « Heath », bien entendu, puisqu’il n’avait rien d’étrange, il était seulement différent, mais c’était pourtant vrai qu’il aimait ceux qui se distinguaient des autres. Ceux qui ressortaient du lot et qui portaient cette douce aura de celui qui se sent étranger au reste du monde.

Pour la première fois depuis son arrivée, Aloïs remarqua véritablement que Heath avait avec lui un cornet blanc. Des sushis ? Quelle bonne idée, il n’avait pas encore mangé ! Ravi, il fit quelques pas dans sa direction avant de venir s’assoir franchement à côté de lui suite à la demande tacite qu’avait émise sa main tapotant sur le divan. « Tu as eu une très bonne idée, » commenta-t-il en se passant une main dans les cheveux, encore humides de son bain. Il sentait le gel douche, le savon, le propre, c’était plutôt agréable. S’il en avait été capable, le petit se serait probablement humé lui-même juste pour s’assurer que son bain avait véritablement eut l’effet relaxant qu’il avait souhaité. D’une main agile, il tendit la main vers le sac tout en s’approchant du bord du canapé pour mieux le saisir et déballa consciencieusement toutes les boîtes qu’il contenait. « je n’ai pas encore mangé et maintenant que tu en parles, c’est vrai que je crève de faim… c’est vraiment gentil de ta part, hyung ! » Oublié l’Aloïs terne et déçu de quelques heures plus tôt, oubliée sa mère cruelle, oubliés tous ceux qui lui voulaient du mal ou qui lui en faisaient parfois sans le faire exprès. Pour une fois qu’on pensait à lui - même si Heath était une des rares personnes à se souvenir de son pour passer du bon temps - il ne voulait plus se casser la tête sur des problèmes dont il ne verrait de toutes façons jamais la fin. Néanmoins, malgré son appétit réveillé par la présence de ces plats si alléchants, il reposa sagement les mains sur ses genoux et leva tranquillement les yeux vers Heath. Aloïs était une personne « qui allait bien dans son malheur »: même lorsqu’il décidait d’abaisser sa barrière, il n’y parvenait pas pour très longtemps. J’entends par là qu’il avait parfois envie de montrer à ses proches qu’il allait mal, qu’il était triste, mais aussitôt cette résolution prise, la peur le gagnait. Au final, le pauvre s’enfermait dans un esprit peiné tout en affichant le visage d’un gamin heureux qui vivait seul parce qu’il l’avait poliment demandé à ses parents. C’était ce qu’il racontait aux gens pour justifier sa présence dans un appartement à plusieurs kilomètres de la maison familiale. Il ne pouvait pas moralement leur dire qu’il avait embrassé sa sœur jumelle et qu’on l’avait flanqué à la porte suite à cela, n’est-ce pas ? Même Heath ne connaissait pas toute l’histoire. À lui, il lui avait bien dit qu’il s’agissait en vérité de problèmes familiaux mais n’en avait pas dit davantage. Peut-être était-ce déjà trop pour qu’il ne se permette d’en raconter plus. Et puis, il savait comment éviter les questions gênantes, comment les éluder, à force d’entraînement et de persévérance à ce domaine.

Décidant de laisser l’honneur à son aîné de déballer la nourriture - après tout c’était bien lui l’avait payée, il avait tous droits dessus… tant qu’il le laissait y toucher, bien sûr - il orienta la conversation sur autre chose. « Ça faisait un moment qu’on ne s’était pas vus… tu vas bien depuis la dernière fois ? »



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MessageSujet: Re: stell dir vor. (heath)   stell dir vor. (heath) Icon_minitimeDim 15 Jan - 1:06

Aloïs ayant décidé de supprimer son personnage... le RP n'a plus lieu d'être, je déplace donc.



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MessageSujet: Re: stell dir vor. (heath)   stell dir vor. (heath) Icon_minitime




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